Le palais Arago, bâtiment symétrique du XIXe siècle, souffrait d’un morcellement fonctionnel et symbolique. À force d’ajouts successifs, il avait perdu sa lisibilité, son autorité, son rapport à la ville. Il n’appelait pas un geste, mais une recomposition.
Nous avons proposé un projet de continuité. Une extension compacte, adossée à la façade sud, vient restituer un alignement urbain, redonner un accès depuis le parvis Arago, et réinstaller l’institution dans la ville.
La composition distingue deux figures : un socle bas, public, qui s’aligne sur les immeubles de la rue Abbadie et abrite les fonctions d’audience ; une tour discrète, positionnée en fond de parcelle, qui reprend les hauteurs du centre des impôts et regroupe les bureaux du siège et du parquet. Cette verticalité sans ostentation inscrit l’édifice dans le rythme de la ville tout en mettant en valeur le palais existant.
Entre ces deux figures s’inscrit la Salle des Pas Perdus. Traversante, elle relie les deux entrées du site et donne au projet sa colonne vertébrale. Espace d’attente, de distribution, mais aussi d’adresse symbolique, elle articule les parcours différenciés : public, professionnel, logistique.
Le parti constructif est fondé sur une trame régulière de murs porteurs en brique pleine. Ce dispositif structure les volumes, compose les espaces, et établit une continuité discrète avec les architectures civiles de Perpignan. Les remplissages pleins, ajourés ou vitrés, varient selon les usages. Le dispositif construit les volumes plus qu’il ne les habille. Il donne à l’extension une matérialité stable, protectrice, intemporelle.